Adieu Arc Browser, (re)bonjour Safari
C'était une bonne idée
Utiliser l'espace de l'écran différemment, favoriser la hauteur pour l'affichage du contenu et la largeur pour les données de navigation. Insérer une intelligence artificielle au lieu des moteurs de recherche habituels. Proposer des onglets de navigation pour retrouver rapidement tous les sites que l'on utilise couramment. Utiliser une base Chromium pour garantir la compatibilité avec des centaines d'extensions. C'était une bonne idée. Tellement bonne qu'elle m'a fait abandonner Safari (et même un peu Firefox) et que petit à petit, Arc dans ses différentes déclinaisons s'est imposé non seulement sur mon ordinateur, mais aussi sur mon téléphone et ma tablette.

Mais c'était avant...
Avant que les sirènes de l'intelligence artificielle ne conduisent la Browser Company à utiliser l'engouement autour de Arc Browser pour aller plus loin et sortir Dia, un navigateur qui inverse les rôles : l'utilisateur ne cherche plus un site mais le logiciel propose des réponses à des questions. Bon en avant permis par le développement de l'intelligence artificielle. Mais ce n'est pas ce que je cherche. En tout cas pas encore. Je veux un accès simple et rapide aux sites que j'utilise quotidiennement comme autant de WebApps ou de logiciels en ligne qui me permettent de créer, de publier, d'afficher, de gérer,... Et lorsque je pose une question ou effectue une recherche, là je veux bien que l'IA s'en mêle. Mais pas à la base de toutes mes actions sur internet.
Ne pas faire le prochain pas aurait pu être une solution... mais c'est sans compter sur l'abandon du navigateur basé sur Chromium pour se concentrer sur le développement du nouveau. Depuis plusieurs mois, un certain nombre de problèmes sont apparus. Je ne suis pas le seul à en rencontrer de plus en plus selon les sites spécialisés. En ce qui me concerne, certains boutons sont inaccessibles, les vidéos YouTube et d'autres plateformes s'affichent de manière aléatoire, les extensions s'ouvrent de plus en plus rarement. Pour y pallier, Safari est ressorti du dock bien plus souvent ces dernières semaines que pendant les 3 ans d'utilisation d'Arc. J'y ai passé tellement d'heures chaque jour que j'ai l'impression que cela fait une éternité que je l'avais adopté.
Le ménage avant la transition

Alors hier, je me suis dit que ça ne pouvait plus durer. Il me fallait trouver une solution parce que, de toute évidence, la situation n'allait s'améliorer et que tôt ou tard, ce serait tout simplement impossible de faire confiance à ce logiciel pour toutes les tâches que je lui confie. Effacer le cache, l'historique, les cookies et tous ces éléments sensés nous aider a déjà été effectué plusieurs fois par le passé. Une fois de plus ne changera pas grand-chose.
Certaines fonctions n'ont jamais été implémentées (ApplePay) et nécessitaient un passage par Safari pour valider un panier qui ne se déplaçait pas avec un simple lien.
Il y avait aussi un certain ménage à faire dans les dizaines de signets stockés dans les espaces (là, la Browser Company n'y est pour rien, sauf peut-être de ne pas avoir prévu une alerte pour duplication de signet 😄).
Pesant les avantages et les inconvénients, et voyant que la situation ne pouvait que se péjorer à moyen et long terme, j'ai pris mon samedi pour mettre en place ma nouvelle stratégie de navigation sur internet.
Il me restera
Mais papa, quelle chanson tu as dans la tête ? Celle-ci ma fille 😄.
Ce séjour finalement plutôt court dans les onglets du navigateur Arc laisseront des traces même après son oubli en tant qu'application principale :
- un agencement des onglets et des signets que l'on peut personnaliser pour gagner en efficacité et en temps.
- l'idée de les aménager par thème pour les retrouver rapidement.
- une meilleure intégration que celle des onglets épinglés qui, avec quelques dizaines dans plusieurs profils faisaient planter le navigateur il n'y a pas si longtemps que cela.
- ... et une jurisprudence pour l'utilisation de nouvelles applications dans le futur.

Le retour à Safari, avec quelques bonnes surprises

Il ne m'a pas fallu très longtemps pour choisir le navigateur qui allait remplacer Arc. Un équivalent existe sous Firefox, quelques navigateurs indépendants ont un fonctionnement semblable à Arc. Mais je ne comptais absolument pas repartir avec un bricolage ou une solution qui ne serait pas forcément pérenne. Autre point positif lorsque l'on fonctionne avec de nombreuses machines, Safari synchronise le tout automatiquement. Ce n'est pas rien à mon niveau. Je n'aurai que les icônes à replacer au bon endroit sur chaque appareil.
Bien sûr la hype n'y est plus, c'est le retour à l'ancien et à l'intégration dans l'écosystème avec ses avantages et ses gros inconvénients déjà connus
En retournant sur Safari et, surtout, en le configurant selon mes besoins et habitudes héritées d'Arc, j'ai découvert quelques éléments qui m'ont presque redonné la banane.
Antidote est nettement mieux intégré, permettant à la volée de corriger des textes quand la version sous Chrome permettait une synchronisation avec une fenêtre spécifique.
Après quelques essais, j'ai également pu mettre les dossiers de favoris en horizontal juste en dessous de la barre d'adresse, ce qui rend leur utilisation très facile.

Bien sûr, il y a des pertes. Premièrement, celui des espaces avec une couleur adaptée à chacun d'entre eux. Ici, ce ne sont que des favoris bien classés. Des extensions qui disparaissent également (MindMap AI, TubeOnAI...), Safari est nettement moins bien équipé que Chrome. Il n’est pas possible de sélectionner Perplexity comme moteur de recherche par défaut.
Mais comme bien souvent, ce sera à l'usage que l'on trouvera les nouvelles habitudes bien agréables et que l'on constatera les automatismes perdus.
Quel avenir pour les nouvelles applications ?
Des applications, il en sort tous les jours. Quel avenir nous réservent-elles ? Seront-elles là encore demain ? Leurs promesses de développement seront-elles tenues ?
Les mêmes questions peuvent être d'actualité avec d'anciennes applications revendues et rachetées (Evernote, Affinity) : resteront-elles telles que nous les avons connues pendant des (dizaines) d'années ? Seront-elles encore là demain ?
Entre les sacrifices réalisés sur l'autel de l'intelligence ou pour satisfaire la bourse des actionnaires, quels sont les outils dans lesquels nous pouvons confier nos données et nos processus ? Où placer notre confiance ?
Si un temps, nous avons pu différencier les poids lourds historiques et nous confier dans l'expérience de grandes entreprises, l'abandon de fonctionnalités (Google Photos) ou d'applications complètes (iWeb, Aperture) n'est plus une exception.
Trouver une bonne application devient de plus en plus de la loterie. Je réfléchis de plus en plus avant de passer d'une application à une autre pour une nouvelle fonction supplémentaire ou pour une ergonomie plus agréable.
